Le laser, arme ultime contre les drones invasifs
Si la tragicomédie des survols de centrales nucléaires et de l’Élysée, par des drones/OVNI (nous y reviendrons plus avant) a mis en évidence les risques potentiels et l’incapacité des forces de sécurité à les neutraliser, le problème des drones drones non désirés, donc indésirables est nettement plus complexe et étendu.
Savoir de quoi l’on parle
Avant toutes choses, il convient de mettre une définition sur des mots que tout un chacun utilise, sans pour autant en connaitre les tenants et aboutissants.
Les drones non désirés, qu’est ce que donc ?
Un objet volant motorisé qui n’embarque pas de personnel. Pour autant il peut être :
- soit piloté à distance par liaisons radios,
- soit autonome (tel le pilote automatique des avions) avec un programme informatique qui génère l’itinéraire et des senseurs (radar , FLIR…) qui corrigent la trajectoire ou l’altitude pour éviter les obstacles, parer aux conditions atmosphériques ou modifier une mission programmée.
Schématiquement il existe trois grandes catégories de drones.
- Les drones pour les particuliers, aux capacités très limitées (pilotage à vue et mini-caméras type Go pro embarquées). Hors éventuelle chute, ils ne représentent que peu de danger. Ils sont par contre très invasifs pour la vie privée.
- Les drones de type professionnel. Nettement plus lourds et avec une charge utile plus importante, leur permettant d’embarquer des caméras HD ou FLIR, voire des nacelles de transport de matériel. Ils doivent aussi être pilotés à vue, et sont très réglementés et contrôlés. Ils peuvent être détournés pour un usage clandestin (trafic de drogue dure, espionnage, terrorisme par épandages chimiques ou bactériologiques…), avec des programmes d’automatisation d’itinéraires, sophistiqués.
- …et Star Wars ! Non pas encore tout à fait. Mais l’engin militaire s’en rapproche de plus en plus. Du micro-drone de la taille d’un insecte, aux géants du type Predator ou Global Hawk, les modèles militaires ont des capacités phénoménales en matière de destruction et d’espionnage.
Le laser : du lecteur de CD à la guerre des étoiles
Eh oui ! Le principe est le même pour tous les lasers. Seules varient, la puissance et la longueur d’onde du rayon lumineux. Ce qui permet de les utiliser dans une foultitude de domaine. À titre d’exemple, un simple stylo laser (qui défraie régulièrement la chronique des incidents de vol), peut aveugler temporairement ou définitivement l’œil humain. Mais pas seulement, nous le verrons plus avant. Comme nous verrons aussi que les lasers tueurs d’avions (et à plus forte raison de drones) existent déjà. Enfin, et pour rassurer tout le monde, ce type de matériel coûte des… dizaines de millions de dollars et nécessite des équipes de R&D et de mise en œuvre nombreuses et de très haute technicité.
Laser tueur de drone
Boeing, Lockheed Martin, EADS et maintenant les Chinois, sans oublier les Russes, tous les pays ont des lasers de combat, destinés à la destruction de tout ce qui vole, avec ou sans équipages (et passagers).
Outre les petits drones (Boeings de 2 kW de puissance), montés sur véhicules et qui ont une capacité anti-drone, Lockheed Martin vient de lancer la phase industrielle de série de Lasers de 60 kW à 120 kW, montés sur des navires et avions US et capable de détruire toutes les cibles aériennes en portée visuelle. Pour autant, concernant les drones deux possibilités s’offrent, une fois détectés.
On lui crève les yeux…
Non, pas au pilote, il est inaccessible. Par contre les caméras embarquées peuvent être rendues aveugles par un tir au laser de faible puissance, qui grille les cellules CCD et l’électronique. C’est la solution pour neutraliser, par exemple, un drone qui prendrait des photos de madame en train de bronzer intégralement dans son jardin. Gros avantage : le drone ne chute pas, au risque de provoquer des dégâts ou blessures.
Ou on le tue ?
Là on parle des drones non désirés et clandestins ou terroristes qui mettent en danger la sécurité publique. Lorsqu’une centrale peut être visée avec un drone professionnel porteur de 75 ou 100 kg d’explosif, les états d’âme n’ont plus lieu d’être. Il doit être détruit le plus rapidement possible. Et le laser (± 300 000 km/s) est l’arme idéale pour ce faire.
Drones non désirés, clandestins ou terroristes, comment les détecter.
Avant de pouvoir neutraliser un visiteur indésirable, encore faut-il le détecter et le localiser précisément. Outre la vision directe, deux techniques peuvent être utilisées.
- Les radars. Le pluriel est indispensable, car les radars fixes (militaires ou civils) de surveillance de l’espace aérien, ne peuvent détecter que des engins volants à une certaine altitude. Ensuite, il faut avoir recours à des radars de terrain (transportable sur véhicules), permettant la poursuite du drone.
- L’imagerie thermique (FLIR, caméra SOPHIE, etc.), qui permet la détection et le suivi sur de courtes distances, par les émissions de chaleurs du moteur de propulsion. Et ce, de jour comme de nuit.
Drones ou OVNI
Pour revenir sur l’affaire du survol des centrales nucléaires, les médias ont un peu vite abandonné le sujet, après s’être gaussés de la gendarmerie ou des militaires. Pour clarifier les choses, quand les bombardiers américains B2 (totalement invisible au radar) ont survolé la Méditerranée pour aller frapper des cibles au Kosovo et en Irak, la Défense française a été la seule à les détecter*. Alors ! Que des dizaines de centrales aient étés visitées en toute impunité par des « drones non désirés », sans que l’on sache même leur origine ou leur destination finale, relève de la plaisanterie. Soit ces derniers sont connus et sous contrôle, bien que cela soit couvert par le Secret-défense. Soit ils relèvent d’une technologie autre que terrestre, à l’image de ce qu’il se passe dans les cieux depuis des décennies (pour ne pas dire des millénaires).
*Même s’ils ne renvoient pas d’échos radar, les B2 et autres engins de technologie Stealth, modifient légèrement leur environnement électromagnétique. Plus concrètement, il génère un infime décalage de fréquence dans les ondes TV, Télécom, radios, radar, etc. Et ce décalage est parfaitement détectable.
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